chapitre3d La difficulté de la forme

La difficulté majeure de la division en chapitres tient au fait que ces éléments de contexte ne sont pas séparés, mais sont en profondes interrelations, et que parler de l'un sans mentionner les autres risque de faire tomber dans des analyses unidimensionnelles et appauvrissantes. Ceci exigera des renvois fréquents des chapitres entre eux. Mais telle est précisément l'essence de la complexité, de cette révolution dans les méthodes de penser et de travailler qu'il est nécessaire de comprendre dans la multiplicité de ses dimensions, comme nous y invitait déjà Boris Hessen, en matérialiste et en dialecticien.

Comme l'écrit Simon Gouz :

Or c'est précisément cela qui fournit une unité à ce qui se formule à présent comme une triple thèse [de Hessen] : premièrement, les sciences sont la réponse théorique à des besoins matériels, économiques, de la société, incarnés dans des intérêts de classe, en cela elles forment une part des forces productives humaines et l'histoire des sciences reflète celle du développement de ces forces ; deuxièmement, cette réponse théorique se formule au travers de superstructures idéologiques, c'est-à-dire d'une production d'idées déterminée par des intérêts politiques dans la lutte des classes et conditionnée par les circonstances spécifiques et les rapports de forces entre ces classes en lutte ; troisièmement, ce qui se développe à travers cette détermination, c'est une connaissance du monde objectif, c'est-à-dire que la rationalité qu'exprime l'histoire des sciences reflète, à travers des rapports sociaux qui en rythment le développement, la nature des phénomènes. (1)